21 septembre 2012

Oh! qu'il est joli, ton bébé!


6mots :
Oh! qu'il est joli, ton bébé!

60 mots :
« Oh! qu'il est joli, ton bébé! » Merde qu’il était laid le petit con, mais je ne pouvais tout de même pas le dire devant sa mère, ma cousine, qui insistait pour me nommer parrain du petit crapaud. J’avais beau lui dire que je me foutais de tous ces rituels, rien à faire... J’étais condamné à exercer mon influence sur lui.


© Louis Rondeau

20 septembre 2012

Énervée, elle rêve d’un prince calmant.


6mots :
Énervée, elle rêve d’un prince calmant.

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Elle ne tient plus en place, elle l’attend avec impatience, son « prince charmant ». Sur le site de rencontre, il a l’air du candidat idéal et pourtant, un doute s’installe... Et si ce n’était pas lui? Elle commande un autre café, le cinquième, le sixième? « Tellement énervée, je devrais plutôt rêver d’un prince calmant... » Son jeu de mot la fait rire...


© Louis Rondeau

J’écoute les gens qui parlent peu.


6mots :
J’écoute les gens qui parlent peu.

60 mots :
« Faut te tirer les vers du nez, toi, » me lance souvent ma dulcinée. À mes yeux, c’est le plus beau des compliments qu’elle puisse me faire. D’ailleurs, de mon côté, j’ai remarqué qu’au fil des ans, ce sont ces gens-là, les taciturnes, que j’écoute le plus attentivement et avec le plus d’intérêt. Ils parlent peu, certes, mais en disent long.


© Louis Rondeau

19 septembre 2012

J'ai parfois vaguement l'impression de vivre.


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J'ai parfois vaguement l'impression de vivre.

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Je m’étends sur le lit. J’attends. J’inspire, j’expire... L’air ne semble ni entrer, ni sortir de mon corps. Ce n’est pas un rêve, mais ce n’est pas non plus la réalité. J’ai parfois vaguement l’impression de vivre, comme si mon corps n’était qu’un objet animé par une force plus faible que la plus faible des forces... Puis, je revis intensément.


© Louis Rondeau

18 septembre 2012

Chut! Elle chante peut-être pour toi.


6mots :
Chut! Elle chante peut-être pour toi.

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(Cette voix...) Je la regarde, devant moi, sur scène. (Jamais entendu pareille voix...) Elle m’interpelle du plus profond de mon être. (Une langue inconnue...) Il me semble pourtant la saisir parfaitement... (Mais...) Ce n’est pas pour moi qu’elle chante... (Toi...) Tu parles sans cesse, tu ne l’écoutes pas. (Et pourtant...) C’est toi qu’elle regarde. (Chut...) Elle chante peut-être pour toi.


© Louis Rondeau

Elle écoute du Kiss, puis m’embrasse.


6mots :
Elle écoute du Kiss, puis m’embrasse.


60 mots :
Brigitte, c'est ma rockeuse à moi; les dimanches, elle se prend pour Joan Jett et chante I Love Rock’N’Roll à tue-tête devant son miroir, en tenant sa brosse à cheveux en guise de micro. Mais le grand amour de sa vie, c’est Paul Stanley du groupe Kiss. Je soupçonne que c’est à lui qu’elle pense quand elle m’embrasse si passionnément...


© Louis Rondeau

17 septembre 2012

À chaque yourte suffit sa plaine...

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À chaque yourte suffit sa plaine...

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Une yourte vide dans une plaine avide de la Mongolie... Il a suffi d’un seul jour pour que la vie de Sukhbataar bascule à tout jamais. Odval n’est pas revenue de la ville et il n’a pas su quoi dire aux jumeaux, Alagh et Sükh. Le retour à la terre si rêvé a échoué; c’est la fin de tout espoir...


© Louis Rondeau

16 septembre 2012

J’avais fait une chute à Niagara

6mots :
J’avais fait une chute à Niagara.    

60 mots :
Nous venions de nous marier. Évidemment, à cette époque, un voyage de noces à Niagara, c'était de rigueur. Ça ne me disait rien, mais Elsa insistait; c'était un rêve d'enfance. Dieu que j’aurais dû insister pour ne pas y aller. La chute n’avait pas été fatale, non... Mais Elsa, elle, était tombée amoureuse de l’infirmier qui m’avait sauvé la vie...


© Louis Rondeau

15 septembre 2012

On botoxe la beauté du monde.

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On botoxe la beauté du monde.

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Je l'aime, ce monde, du moins, je l'aimais, avant… Quand il était ce qu'il était, pas plus. Mais là, ça fera. Tout est faux, même le beau. Même la simple beauté se fait botoxer, parce qu'elle est malade d'elle-même, elle se trouve encore trop laide. On ne voit plus les choses telles qu’elles sont. C’est la victoire de la laideur…


© Louis Rondeau